Les lieux-dits dans les forêts de La Neuveville
selon
1) "Les Lieuxdits de La Neuveville" de E.Krieg, Editions du "Journal
du Jura", Bienne 1935,
2) Site internet "Noms
de lieux de Suisse romande, Savoie et environs"
http://suter.home.cern.ch/suter/toponymes.html
3) Connaissances locales,
recherches N.Bessire
Caroline (chemin) | Chemin menant du Camping de Prêles à la Jorbe | Probablement par féminisation d´un patronyme Carolin attesté, plutôt qu´un nom de personne féminin. Nom latinisé Carolus, de l´anthroponyme germanique Karl, dérivé de l´ancien haut allemand karal, karl, « homme, homme noble », germanique *kar[a]la ker[a]la, « vieil homme, homme mûr ». 2) |
Chable | Forêt derrière de le Château | Nous trouvons l'explication dans le vocable latin "cabulum" qui désigne le dévaloir par lequel on fait glisser les arbres abattus par l'orage. |
Champfahy | Ferme au nord de La Neuveville | "faginum" est un champ planté de hêtres. Il est vrai que "fäyi" est aussi le nom patois du putois qui aime à se tenir dans les hêtres. |
Chanet | Forêt sur la Jorbe | Ce mot est très répandu pour désigner un bois de chênes. Notre Chanet a fait souvent l'objet de controverses entre les communes de la Montagne de Diesse et La Neuveille; parce que difficiles à garder, ces forêts offraient trop de tentations aux contrebandiers qui venaient s'y approvisionner de bois. |
Charrette | Chemin qui monte à La Neuve | Ce mot bien significatif désigne l'endroit où on chargeait et déchargeait ces véhicules; ailleurs on disait: les chargeoirs, le chargeux, le chargeou |
Chassin | Forêt au-dessus Lamboing | Ce mot vient de "casanus", chêne. Le chêne dont le proverbe dit qu'on ne l'abat pas du premier coup, devait être particulièrement répandu dans nos forêts autrefois; on lui a fait une guerre trop acharnée pour qu'il en reste encore beaucoup et c'est fort dommage car c'est un arbre magnifique et ce n'est pas pour rien que les anciens le regardaient comme sacré. |
Châtillon | Près de la cabane des bûcherons | Très nombreuses sont chez nous et ailleurs les localités qui portent ce nom ou un de ses dérivatifs. Est-ce à dire que dans tous ces endroits devait s'élever un castellum? Nous ne le pensons pas: il a suffi souvent que le langage populaire s'empare d'un simple crêt pour le baptiser du nom pompeux de château. |
Crêt du Cheval | Forêt près de La Neuve | Il semble au premier abord que l'origine de ce mot ne doive pas être cherchée bien loin et qu'il s'agit tout naturellement de l'animal dont on a dit qu'il était la plus noble conquête de l'homme; seulement le cheval dont nous parlons est situé sur les flancs du Chasseral (aujurd'hui nous le situons à coté de La Neuve. remarque de N.Bessire) , à une altitude telle qu'on y voit rarement ou jamais ces quadrupèdes. Il faut donc chercher ailleurs; au Val de Joux nous avons la dent de Chevaux, vierge également de l'animal auquel on pense. Il y a un mot "chava" qui signifie le freux, le choucas; ces oiseaux hantent volontiers les hauteurs. |
Combe du Pilouvi | Ce petit vallon derrière le Château et qui étend ses ramifications au nord, a sa petite histoire. Primitivement retraite d'un pieux ermite, il devint par la suite le rendez-vous des adeptes de Lucifer. Bien cachés derrière de grands rochers, au bord de la cascade d'un ruisselet, ces meneurs de sabbat s'en donnaient à coeur joie; ce qui ne veut pas dire du reste qu'ils n'aient jamais été dérangés puisque seulement au cours du 17e siècle on comptait des dizaines d'exécutions de sorciers et de sorcières à La Neuveville. | |
Cordonniers (chemin) |
Le chemin le plus haut dans les forêts de la Bourgeoisie à Chasseral | Les Métairies de la Montagne appartenaient aux trois
confréries de la ville: vignerons, pêcheurs et cordonniers. Elles furent
vendues en 1869 alors que ces associations furent dissoutes. Les trois
se trouvaient sur les flancs de Chasseral. L'une d'elles , la métairie
de derrière servit de 1803-1804 de refuge au soit-disant fils de Louis
XVI. Elle s'appelait également Rassy ou la Neuve Métairie.
1) Nous penson aujoud'hui que la Métairie de St-Jean Devant, propriété du Canton de Berne qui s'appelle sur les vieilles cartes "Métairie de La Neuveville" appartenait à la confrérie des cordonniers, d'ou le nom du chemin. 3) |
Cras de Rafort | Creux du four à chaux. Appelé aussi plan de Rafort. En 1689 le conseil, dit un ancien document, vu la conjoncture des temps présents, concède aux pauvres gens de pouvoir garder une chèvre chez eux et de la mener paître tout le long du chable jusqu'au plan de Rafort. | |
Roche aux Crocs | Roche au-dessus de Chavannes | Aussi Crochevaux, Croisevaux, tous mots de la même origine qui peut être crosum, creux ou bien croch, crochet (chemin en zigzag) mais aussi cros, corbeau. Nous choisissons cette dernière étymologie et nous voyons dans croisevaux la vallée des corbeaux. La même origine doit être attribuée au mot Rabenfluh (roche aux corbeaux) qu'on a à tort souvent orthographié "Rattenfluh"ou "Rappenfluh) |
Les longs Essarts | Forêt vers Champ Fahy | Forêt au nord de la ville où l'on opérait des défrichements périodiques jusqu'en 1879, époque à laquelle, dit un protocole, les gens ne s'en soucient plus. |
Genevret | Le bloc ératique dit pierre de "Genevret" se dresse
au-dessus de la ville avec son inscription: Granit des temps passés, redis de ces hauteurs Que jamais Montagu ne mourra dans nos coeurs. C'est en 1862 que ces lettres furent gravées dans la pierre. Tout autour est la forêt de Genevret, origine: juniperus, genièvre. |
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Italiens (Chemin des) |
Ce chemin fut construit par des internés (prisonniers de guerre) italiens lors de la première guerre mondiale en 1915. 3) | |
La Jeure | Forêt à Chasseral | Un lieu-dit très répandu, c'est la "Jeure" pour désigner des forêts, en bas latin "juria" d'où dérive le mot Jura. De tout temps on en a tiré beaucoup de bois. En 1819 on parle d'un garde de la Jeure résidant à Nods. En 1600 existait à la Neuveville une rue du "Joran" et les fossés du Joran. |
Jorbe | Le point culminant des forêts du Bas | De la même famille (cf. ci-dessus) est la "Jorbe" |
Ligeresse | Forêt sous Champ Fahy | Nous n'avons pu découvrir l'origine de "Ligeresse", cette forêt au nord, à moins que ce mot ait quelque analogie avec Ligerz. Ou alors la lettre "n" serait-elle tombée et aurions-nous un mot de la même famille que Lignerolles dérivant de ligne? |
Louvin | Forêt vers le Camping de Prêles | ou "Louvain" fait penser aux loups. C'est la forêt où il y a des louvets (jeunes loups). Ils n'étaient pas les seuls carnassiers dans ces bois, puisque, en 1645, des chasseurs y tuèrent un sanglier. D'autre part, ces forêts occasionnèrent toujours, surtout en 1760, de nombreux pourparlers entre les délégués de LL EE et ceux du Prince-Evêque par rapport à la délimitation de leurs territoires respectifs et à ces occasions il y avait, paraît-il, de sérieux banquets à Prêles. |
Mayes | Forêt autour de la cabane des Mayes | A l´origine, le patois maye, maya désigne une
meule de foin ou de paille, voire d´aiguilles de conifères destinés à la
litière du bétail. Le toponyme désigne soit un endroit où s´élèvent
habituellement les meules de foin, soit, par métaphore un sommet qui a
la forme d´une meule. De l´ancien français moie, « meule [de
foin, de blé] », latin meta, « cône, pyramide ».
2) On m'a par contre communiqué qu'à la Neuveville on nommait les premiers hêtres à débourrer au printemps les "mayes", et il y en aurait (eu) à cet endroit. 3) |
Pavé | Au chemin des Italiens | Petite clairière parcourue par un chemin pavé. Il s'agit du chemin d'accès à La Neuve Métairie juste après l'embranchement avec le Sentier de Diesse et de Prêles. Un peu plus bas sur le même chemin il est possible d'observer des traces de roues de char creusées dans la roche même. 3) |
Pilouvi | Forêt le long du Ruz de Vaux | Joli sentier pour aller à Lignières; pellevouet signifie thym, serpolet. |
Poyerli | Colline au sud du Pré Monsieur | Est une forêt près du Chanet; du patois Poya, montée. |
Pré Messieurs | Un pâturage au Nord réservé exclusivement aux taureaux que la Municipalité entretenait. En août 1860, cette dernière ne voulant plus s'astreindre à cet honneur renonce à la jouissance du fameux pré et laisse à la bourgeoisie le soin de s'occuper de ces intéressants animaux, de ceux qu'on appelait pompeusement "des Messieurs". | |
Longues Raies | Forêt à la sortie vers le Camping de Prêles à gauche | Une forêt mélangée de champs qui était soumise au droit de rey (réage). C'est là qu'en 1645 des chasseurs de Lamboing tuèrent un sanglier. |
Ruz de Vaux | Le doyen Morel a écrit "veau" et d'autres "vos". Ces mots signifient vallée. Le ruisseau était le ruz de Vaux et dès 1315 servit de frontière entre le pays des comtes de Neuchâtel et les terres de l'Evêché. On prétend que Léopold d'Autriche n'est pas étranger à cette délimitation. | |
Thermos | Lieu en forêt où en 1980 "Nidou", le bûcheron
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Veloux | Autour de la fontaine de "Veloux" | Forêt au Chanet. |